Charte du scepticisme éthique
rationalité philosophie sciences note-mature
Résumé de https://theethicalskeptic.com/our-charter — texte fondateur d’un courant du scepticisme scientifique inexistant en France et en Belgique dont la raison d’être est, entre autres choses, de lutter contre le pseudo-scepticisme de communautés prétendument sceptiques qui ont émergé cette dernière décennie.
Quiconque rejette la philosophie manifeste inconsciemment une incohérence, car ce rejet est nécessairement fondé sur une position, elle-même, de nature philosophique. Ainsi la question suivante se pose-t-elle à moi : « pourquoi alors ne pas philosopher correctement ? ».
Dans l’armée, une recrue n’est jamais considérée comme un soldat pleinement qualifié tant qu’il ne sait pas comment éviter de mettre en danger autrui avec son arme. De manière tout aussi cruciale, on ne peut pas considérer maîtriser un principe philosophique tant qu’on ne comprend pas comment il peut être manipulé à des fins malveillantes.
Ce blog se consacre au problème philosophique relativement récent de l’ignorance rampante induite par la méthode pseudo-scientifique en général ; et de son usage cynique et délibéré en particulier, visant à cultiver l’ignorance au sein de la société par la tromperie pseudo-scientifique à des fins de contrôle ou de nuisance. Les mauvaises philosophies fondamentales, l’ingénierie bernaysienne des croyances, le cynisme méthodique et le pseudo-scepticisme que je dénonce au travers de mes articles, ont contribué à nombre de conflits, à l’ignorance à la souffrance d’une grande partie de l’humanité. Ce que nous savons est utilisé pour nous contrôler ; ce que nous ignorons est utilisé pour nous nuire. Ainsi, devenir philosophe est pour moi un devoir.
À un moment donné, le mouvement sincère du scepticisme porté par des meneurs tels que Carl Sagan et Christopher Hitchens, a été détourné par l’Occident socialiste corporatif qui, après avoir tiré les leçons dans les années 60-70 des échecs de la défense malveillante de ses intérêts, a trouvé un nouveau moyen de récidiver sans engager la responsabilité de ses organisations. Il a vu en ce mouvement sceptique des pitbulls pouvant être dévoyés et employés pour nuire, et se sert du « scepticisme » pour défausser de leurs responsabilités des entreprises pharmaceutiques, agroalimentaires et médiatiques, des industries oligarchiques, des partis politiques et des universitaires en quête de pouvoir social et politique. Le mouvement a été dévoyé par des activistes sociaux se faisant passer pour la science, promouvant des épistémologies sociales spécifiques, une forme ratée de socio-économie, le règne d’un néo-fascisme élitiste, et une nouvelle religion dissimulée, tout cela faussement au nom de la science.
Mais il existe un mouvement de conscience discret, éduqué et rationnel, lancé ni par des pseudo-sceptiques, ni par des personnes à la mentalité religieuse. Ce mouvement est plutôt porté par des gens comme moi, professionnels des sciences et de l’ingénierie, qui appliquent le scepticisme sincère au quotidien dans leurs métiers STIM et qui tirent la sonnette d’alarme face à la dérive de certains de leurs pairs qui, avec des groupes spécifiques de profanes immatures et zélés, ont été détournés par ces groupes à la mentalité oligarchique ayant pour projet le contrôle institutionnel.

Le scepticisme éthique n’est au fond qu’une réhabilitation du scepticisme authentique. Le qualificatif éthique ne prétend pas ici à la vertu : il n’est pas question d’éthique normative ou de vantardise personnelle de moralité — l’éthique s’opposant d’ailleurs à la vertu ostentatoire, car un tel costume d’apparat est souvent adopté comme moyen de tromperie. Ce qualificatif vise juste à marquer une différence avec le prétendu « scepticisme » popularisé par les pseudo-sceptiques syndiqués, qui ont galvaudé ce vocable à force de s’en réclamer.
Le scepticisme est implacable, discipliné, incrémental, et suit un chemin critique paraissant extravagant — une quête obstinée qui défie les attentes superficielles. Il est l’œil de la neutralité au sein de cette tempête instrumentalisée qu’est la passion de la curiosité.
Il convient plutôt de comprendre le scepticisme éthique comme une allégeance à une norme de science établie de longue date. Une approche philosophique postmoderne et consciencieuse qui relie les arguments métaphysiques à leur épistémologie correspondante. Après tout, c’est ce que signifie « éthique » : la théorie de la décision qui sous-tend l’adhésion aux normes professionnelles en vigueur. Le scepticisme éthique est donc une philosophie méta-éthique qui sert des objectifs spécifiques de bienveillance et de connaissance, et qui entraîne des modifications spécifiques de certaines de nos éthiques appliquées (pseudo-scepticisme, propagande institutionnelle et ignorance cultivée). Par conséquent, il s’opposera naturellement à l’agentivité qui est l’antithèse de ce processus. Il revient donc à la philosophie d’intervenir et de veiller à l’intégrité scientifique, non pas en usurpant le rôle de la science, mais en rétablissant son ancrage dans l’humanité.
Je m’efforcerai d’examiner ma propre démarche avec un regard sceptique, de rendre ce travail cohérent, clarifiant, utile et exempt d’intentions cachées autant que possible.
Les articles emploient un langage précis — une nécessité pour la rigueur philosophique —, mais délibérément austère afin de filtrer ésotériquement le troll à faible capacité cognitive ou le lecteur typique du Skeptical Inquirer. Le style n’est ni intentionnellement abstrus, ni corrompu par le simplisme propre à la vulgarisation. Si vous ne pouvez pas comprendre ce matériel, alors vous n’êtes pas prêts, sur le plan du développement intellectuel, à en recevoir les principes.
Ce blog contient des articles de niveau universitaire de 2e et 3e cycles, destinés à ceux qui portent la force de souffrir, apprécier, et se rendent compte de la précision philosophique requise pour arriver à la compréhension ; une endurance portée par une passion de la recherche du proverbial « trésor enfoui sous le tas de ruines de la philosophie » de Karl Popper.
Il met en avant une éthique vénérant les héros en fonction de leurs idées, et non de leur antériorité ou répétition académique. De plus, bien que je m’appuie fortement sur l’excellent travail de l’Encyclopédie philosophique de Stanford ainsi que sur des philosophes fondateurs comme Wittgenstein, Popper, et des documentaristes modernes tels que Rosen, Nozick, Shapiro et Reese, la grande majorité des pensées présentées ici sont de ma propre création.
Il y a trois catégories de personnes : ceux qui créent de grandes idées (à laquelle je me suis toujours efforcé d’appartenir) ; ceux qui s’en attribuent les mérites ; et ceux, monnaie courante, qui critiquent ces idées : le douteur, le « débunker », le cynique. Ces derniers personnages résident dans un état perpétuel de ressentiment envers les esprits créatifs et intelligents, accentué par une frustration face au manque de reconnaissance que leurs « compétences en esprit critique » engendrent. Leur détresse les pousse à fonder des « clubs de sceptiques » qui leur offrent à moindres frais les moyens de la célébrité qu’ils désirent si désespérément. Par conséquent, prenez cela comme un indice sur le scepticisme également : c’est une discipline de création de valeur, et non de simple posture critique.
En moyenne, j’investis des jours ou semaines de véritables recherches et réflexions dans la méta-éthique tissant chacun de mes articles. Cela contraste avec les articles — sorte de journalisme truffé de sophismes — des socio-sceptiques (pseudo-sceptiques) qui, chaque semaine, afin d’obtenir leur quart d’heure de célébrité, radotent la même liste de conclusions éculées du siècle dernier, sur un éventail de sujets trop nombreux pour qu’ils puissent avoir l’expertise nécessaire qui permettrait de statuer.
Je n’écris pas ces articles pour divertir les sceptiques ; j’applique ces outils dans ma propre vie. On dit que la connaissance peut être obtenue par l’étude, mais que la sagesse s’acquiert par une vie ardue et complète. Méfiez-vous de ceux qui suggèrent avoir obtenu la sagesse par l’étude : si la profondeur essentielle de votre philosophie provient d’un aperçu académique de Sénèque, Platon ou Nietzsche, et non de la lutte acharnée de votre propre vie — soyons clairs, vous êtes dans l’imposture.
« Si les pensées d’un homme doivent contenir de la vérité et de la vie, elles doivent, en fin de compte, être ses propres pensées fondamentales ; car ce sont les seules qu’il peut pleinement et entièrement comprendre. […] Un homme qui pense par lui-même se distingue facilement du philosophe livresque par la manière même dont il parle, par son sérieux marqué, ainsi que par l’originalité, la franchise et la conviction personnelle qui imprègnent toutes ses pensées et ses expressions. Le philosophe livresque, en revanche, laisse voir que tout ce qu’il possède est de seconde main. »
— Arthur Schopenhauer, Penser par soi-même, 1851.
Le but de ce blog n’est pas de prendre parti pour un argument particulier dans quelque contention pluraliste ; mais plutot de défendre la pluralité lorsqu’elle existe, ainsi que l’intégrité du processus de développement des connaissances. Il s’agit de révéler ces efforts et méthodes préemptives employées par les faux sceptiques pour bloque la science, et de servir de ressources pour leurs victimes.
Crois-je en l’homéopathie, au Bigfoot, aux ovnis et aux fantômes (questions ridicules typiquement posées par les socio-sceptiques pour vous tester) ? Non, je n’entretiens pas de croyances autour de ces sujets, contrairement à ces faux sceptiques. Il y a beaucoup de sottises dites dans ces domaines et, à juste titre, beaucoup de gens pour les remettre en question. Mais qui remet en question le socio-scepticisme ? Celui-ci ne dispose d’aucun mécanisme de revue par les pairs ou de reddition de comptes, qui pourrait empêcher son utilisation par des influences avides de contrôle. Ils intimident le public par la ridiculisation médiatique, la diffamation, l’assassinat de réputation, l’intimidation, la pression sociale et un comportement malveillant, à tel point que les scientifiques et les médias ne s’expriment contre ce mouvement qu’en privé. Même les choses sur lesquelles ils ont raison leur servent juste d’opportunités pour s’adonner au signalement de vertu. Les sujets eux-mêmes leur importent peu ; leur quête n’est pas la vérité ; leur cible, c’est vous.
Le sceptique éthique est par nécessité un étudiant des domaines suivants :
- ponérologie : étude des habitudes du mal et de ses méthodes ;
- agnotologie : étude de la production culturelle délibérée de l’ignorance ou du doute ;
- exapatisiologie : étude de la vente de récits frauduleux à des populations sous les bannières de la science, de la rationalité, du scepticisme ou de la vérité.
La philosophie n’est pas morte.
Nous pouvons tolérer les dilettantes qui s’imaginent qu’une affinité pour le débat, pour des doctrines religieuses, ou que la mémorisation d’aphorismes de Kant, Platon et Hume, sont des raccoucis vers la sagesse. Cependant, nous ne pouvons laisser la philosophie sous-jacente à la science, le scepticisme, être corrompue de telle manière que sa sagesse soit éclipsée par des egos superficiels ou académiques.
Cette nouvelle ère de l’intelligence artificielle, de la technologie génétique, du pouvoir corporatif et de la surveillance sociale exige que le philosophe soit mieux équipé, doté de compétences préalables dans les domaines de la science, des affaires et du gouvernement, d’une expérience de la nature humaine et de la tromperie, et qu’il possède un amour sincère pour l’humanité — autant de traits qui soutiennent et contrôlent la science dans son parcours pour nous servir tous, et empêchent que sa neutralité éthique ne soit exploitée pour devenir le pire ennemi de l’humanité.